lundi 5 janvier 2015

Pharmacies et Hard discounter


Depuis quelques années, le marché pharmaceutique a été repris par des officines non spécialisées en la matière. Ainsi, hormis les médicaments et produits nécessitant la prescription d'un médecin ou autres pour se procurer un produit pharmacologique, certaines marchandises ont pu être vendues en dehors des réseaux de pharmacies traditionnels. Des supermarchés ont commencé à vendre les produits de 1er soins (pansements, désinfectants, antiseptiques, préservatifs, etc.) ne nécessitant aucune autorisation ou prescription médicale pour se les procurer. C'est ce qu'on connaît sous le terme de para-pharmacie. Des officines qui ne délivrent pas obligatoirement que des médicaments, mais également des produits de soin et d'hygiène accessibles sans prescription médicale. Marché exclusif des pharmacies, ces produits ont été petit à petit vendus en dehors des officines spécifiques (supermarchés, hypermarchés, etc.). La mise en place n'a pas été des plus simples car les pharmacies voulaient garder le monopole de tous les produits inhérents à la pharmaceutique (santé, soin et hygiène également).
Alors que les grands groupes de la distribution y voyaient un marché potentiel, des tractations ont été entreprises par le passé et jusqu'à ce jour pour pouvoir avoir l'autorisation de vendre des produits pharmaceutiques, surtout ceux qui sont accessibles sans prescription médicale et/ou qui ne sont plus pris en charge par la sécurité sociale. Cependant le lobby pharmaceutique s'y oppose estimant que le marché du médicament est le propre du pharmacien, nécessitant une connaissance particulière et spécifique, mais surtout par crainte de voir ces produits vendus beaucoup moins chers que dans leurs officines. D'ailleurs des pétitions ont circulé dans les pharmacies pour éviter que certains médicaments puissent être autorisés à la vente dans les magasins de la grande distribution, quand bien même certains ne sont pas ou plus remboursés par la sécurité sociale et ne nécessitent pas ou plus de prescriptions médicales.
Que pensez de tout cela et de cet état de fait ?
La première réponse à cela est que quoi qu'il se passe, la grande distribution finira par obtenir une partie des produits du marché pharmaceutique, comme cela se passe dans d'autres pays.
La seconde est que la pétition des pharmaciens est un peu surprenante pour plusieurs raisons :
- Faire appel à la population pour les soutenir et maintenir leur monopole est inapproprié. Comme si les personnes pouvaient se rendre compte des enjeux qui se cachent derrière ce business lucratif de la santé, tout en sachant que pendant des années, ces pharmaciens se sont peu souciés de l'intérêt des personnes et de leur santé en leur vendant des produits peu efficaces et pour lesquels il y avait plus d'effets secondaires que de véritable effets primaires et positifs.
- Se plaindre de perdre en partie quelques privilèges non négligeables ou un monopole est de la moquerie et du « foutage de gueule », quand on sait que ce milieu est un des plus favorisé et riche par sa spécifité et sa nécessité. Il y aura toujours des malades et des personnes à soigner. Certains l'on bien compris et savent que c'est une valeur sûre et rentable.
- Pourquoi les pharmaciens s'offusquent de perdre le monopole d'un marché très lucratif et qui ne périclitera jamais, quand jusqu'à ce jour le citoyen lambda est sous le joug de ces pharmaciens qui ont fait allégeance aux grands groupes pharmaceutiques pour vendre des produits dont, certains excessivement chers, n'avaient peu ou prou d'efficacité dans la guérison et le bon rétablissement des malades. Entretenant indirectement une clientèle fidèle bien malgré elle et "bancable" par le jeu subtil des prises en charge et du peu de connaissance de ces malades en matière de médicamentation et de soins efficients et efficaces.
On pourrait se poser la question de savoir si la dynamique réelle de ce marché est de soigner et guérir ou d'entretenir le soin durablement voire même de donner l'illusion de vouloir soigner et guérir pour gagner encore et toujours plus.
Car à ce sujet, les pharmaciens ne se sont jamais plaints de la politique de santé des grands groupes pharmaceutiques avec lesquels ils tirent leur épingle du jeu et gagnent grassement leur beurre, leur permettant ainsi de faire des bénéfices, d'asseoir leurs réussites socio-professionnelles grâce et au détriment de la santé et du bien être des autres ; et ceci de manière objective, convenue et éclairée.
Aussi, il serait souhaitable aujourd'hui, tout comme pour la problématique du tiers payant généralisé, que l'on s'intéresse d'abord et avant tout à ceux qui doivent recevoir des soins par souci de bien être et d'équilibre de vie, plus qu'aux intérêts égoïstes et matériels de personnes qui sont loin d'être les plus mals loties, quand bien même il y a des difficultés à tous les niveaux, et qui n'ont qu'un souci : préserver leurs privilèges, maintenir et entretenir leurs situations et conditions socio-professionnelles à un niveau qui leur permet (de continuer) d'en profiter aisément et grandement, pendant que d'autres devraient se débrouiller pour accéder à une chose essentielle et garante d'un équilibre de vie : la santé.
Alors, par souci de justesse et d'équité, il faudrait que certains/certaines revoient à la baisse leurs situations et conditions, pour faciliter l'accès aux soins aux plus nécessiteux par la mise en place de services de qualité et de proximité, car la santé n'est pas un luxe, un acte banal et superficiel, mais une nécessité de santé privée et publique.
Par voie de conséquence, l'idée de voir un jour des médicaments dans des magasins de la grande distribution ne serait pas un mal, si cela permet de pouvoir se soigner à moindre coût pour une qualité de soins identique.
Mais l'essentiel serait d'abord de repenser ce marché juteux et lucratif où là encore l'individu n'est que le dindon de la farce, voire le cobaye aux milieux de ces spéculateurs et profiteurs de la misère humaine pour s'enrichir encore et toujours plus, sans souci de l'autre, de son bien être essentiellement, de sa dignité et donc de son humanité.


Écrit le 20 octobre 2014 et Posté le 5 janvier 2015.
Le Soleil

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