samedi 24 janvier 2015

Le handicap


Selon la définition simple du dictionnaire, le handicap est un désavantage ou une infériorité que l'on doit supporter.  Désavantage et infériorité qui ne reposent pas uniquement sur un moins, même si c'est la généralité, mais aussi sur un plus. Je veux dire qu'avoir un avantage ou une supériorité peut être aussi un handicap, mais également qu'un handicap peut être un avantage et une supériorité.
Sinon, le handicap signifie également, pour les personnes, une déficience (congénitale ou acquise) des capacités physiques et mentales. En règle générale , il dénote une infériorité momentanée ou durable, mais l'expérience nous apprend, comme je l'ai déjà mentionné ci-dessus, qu'il peut émaner d'une supériorité momentanée ou durable (un élève surdoué dans une classe d'élèves au niveau moyen et normal, est certes un avantage et une supériorité, mais peut être un handicap et handicapant).

Nonobstant, dans le cadre de ma réflexion, je me concentrerais sur le handicap comme déficience des capacités physiques et mentales, car il concerne la catégorie des personnes auprès desquelles je suis intervenu et je peux intervenir dans le cadre de mon emploi d'aide à domicile.

Je distingue trois niveaux dans le handicap :

- Le handicap moteur ou physique qui est une altération des capacités et facultés motrices et fonctionnelles du corps humain congénitale ou acquise (par maladie, accident) comme être aveugle, sourd, amputé d'un ou plusieurs membres, paralysé d'un ou plusieurs membres (hémiplégie,paraplégie,tétraplégie).

 - Le handicap mental qui est une altération des facultés et capacités du cerveau, qui est le siège et centre de commandement de toute être vivant, congénitale ou acquise (par maladie, accident ou défaillance dans le développement psychomoteur et au travers des  apprentissages nécessaires au développement de l'être humain et plus spécifiquement de l'être social) qui affecte les fonctions comme la lecture, l'écriture, le compter, la structuration de la pensée et de la réflexion, le niveau d'intelligence et d'instruction. Bref, un retard mental ou une arriération mentale inhérente au cerveau, à son élaboration et fonctionnement, mais également aux défaillances d'apprentissages  (psychomotricité, éducation, formation, etc.) dès les premiers jours de la vie d'un être vivant jusqu'à son dernier souffle.

- Le handicap psychique qui est une altération des capacités et facultés psychologiques déterminantes dans la construction de soi avec autrui dans son environnement (intériorité, extériorité, l'autre, le moi, le surmoi, le Ça, réalité, imaginaire, etc.). Altération qui peut être également congénitale ou acquise (par maladie, accident, ou en rapport avec un traumatisme vécu ou subi lors  d'évènements de la vie) et qui est à l'origine de troubles du comportement. Le handicap psychique revêt deux aspects : la psychose et la névrose. Pour être simple, la névrose  repose sur un trouble affectif/émotionnel et peut être caractérisée, de manière extrapolée, par maladie des nerfs, quant à la psychose, elle repose sur un trouble dont le plus marquant est la non conscience de son trouble et une déconnexion de la réalité (paranoïa, schizophrénie, maniaco-dépression).

Pour ce qui est de la notion de réalité, je pourrais entrouvrir un débat philosophique sur le sujet. Car de quelle réalité voulons nous parler, quand on doit prendre conscience qu'il n'y a pas une mais des réalités. Pour s'en rendre compte, il suffit d'étudier l'Homme depuis ses origines et tout ce qui a fait, fait et fera son environnement de vie et d'évolution de vie. Que cela soit à partir de sa condition humaine, sociale, historique, cultuelle, culturelle, etc. Ne nous étonnons pas alors d'avoir des malades psychiques, qui au delà des troubles cliniques et médicaux d'origines internes et personnelles de l'être, le sont peut être aussi à cause de la vie conventionnelle , institutionnalisée et convictionnelle,  mise en place par l'Homme lui même en s'étant détacher de sa proche réalité par ignorance ou convenance, sa propre nature et des propres lois universelles qui en émanent ; poussant son semblable à être en inadéquation totale avec sa propre dynamique de vie et d'être vivant. On n'en parle jamais assez de cet aspect là qui, malheureusement, peut être une des causes des maladies psychiques et mentales. Car l'être contient en lui cette parcelle d'histoire de sa propre humanité et de son propre univers. Toutefois en vivant selon certaines règles, conventions, convictions, etc., il est totalement déconnecté de sa propre essence de vie et d'être vivant, donc de la Réalité inscrite en lui intérieurement, mais en opposition par rapport à celle imposée dans son environnement réel de vie conçue et construite par l'Homme à son image sur des normes et des conventions, donc imparfaite et déconnectée de la Réalité qui nous dépasse et surpasse et dont nous ne sommes qu'une infime particule dans ce vaste ensemble réelle, réaliste et de réalité qu'est l'Univers entre autre !

Maintenant plus terre à terre, et à mon humble avis, concernant les causes et origines de ces névroses et psychoses, il y a des périodes de la vie qui sont propices à de tels troubles, mais ceux-ci peuvent survenir à n'importe quel moment de la vie d'une personne sans obligatoirement trouver sa source à une période comme celle de l'enfance. La maladie psychique est comme la maladie biologique. Tout peut aller très bien pendant des années et un jour tout bascule sans que cela remonte à des origines lointaines. Quelque soit l'âge, ça peut arriver à tout moment, on peut devenir névrotique ou psychotique ou les deux à la fois. Même si la généralité impose le contraire. Pour conclure, concernant la névrose et la psychose, je suis resté très simpliste et succinct dans l'explication qui peut être incorrecte ou incomplète parce qu'en vérité les informations, à ce sujet, lues ici et là, sont d'une telle complexité que même les experts entre eux ne s'entendent et ne se comprennent pas. Aussi, j'invite toute personne intéressée à se rendre sur les sites spécifiques pour se faire une idée et faire connaissance avec le Moi, le Surmoi et le Ça et d'essayer de trouver une compréhension à tout cela ! Bonne chance ! ;-)

Pour s'informer à ce sujet, il existe Internet, mais également des manuels de référence concernant les maladies psychiques et mentales comme le DSM (Diagnostic an Statistical Manual of Mental Disorders - manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), qui est un document publié par la Société américaine de psychiatrie (APA), classifiant et catégorisant des critères diagnostiques et des recherches statistiques de troubles mentaux spécifiques. Ce DSM évolue à partir des données statistiques collectées depuis des hôpitaux psychiatriques et depuis un manuel diffusé par l'armée de terre des États-Unis. Il fait partie du cinquième chapitre du CIM (Classification internationale des maladies) créée par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui est un autre guide communément utilisé en Europe principalement. Toutefois, le DSM est, sous certains aspects, discutable et inhumain ou devrais je dire humain en ce sens qu'il est imparfait, inexact et comporte des notions erronées qui ont été ou sont  établies et transcrites à des périodes marquées du sceau de l'ignorance, de l'absence de connaissances scientifiques affirmées en se basant sur l'observation, la norme définit conventionnellement  et humainement et non humaniste. C'est l'une des raisons pour laquelle il est remanié et refondu de temps à autre et qu'on doit en être au DSM 5 tout comme le CIM qui en est à sa 10° édition. Car tout change et évolue et que les connaissances allant de paire avec l'avancée des sciences, des techniques et des modes de vie ; l'approche infirme, confirme ou complète ce qui a été précédemment recensé. D'ailleurs pour étayer mes propos, le DSM fait l'objet de nombreuses critiques selon lesquelles il n'est pas a-théorique, présente des classifications arbitraires tout en évacuant toute dimension causale et sert les intérêts des laboratoires pharmaceutiques. A chacun, comme pour toute chose, de se l'approprier en sachant adopter une attitude de discernement et de bon sens, car n'oublions pas que dans les précédentes versions, l'homosexualité, entre autre, était classée et catégorisée comme maladie mentale et psychique. Entre les mains de personnes qui sont peu prou au fait de ces choses et de la connaissance de soi par essence et en profondeur, comme tout livre ou contenu écrit, cela peut être dangereux et source de conditionnement, d'aveuglement et surtout de classification et de catégorisation des personnes à leur insu et poser beaucoup de problèmes.

Mais revenons à notre sujet initial, le handicap. Je me suis évertuer à écrire ma réflexion sur ce sujet, car je côtoie le monde du handicap  depuis que je suis enfant (j'ai un frère handicapé, j'ai rencontré diverses personnes présentant un handicap parmi les 3 référencés ci-dessus, je travaille dans le social et je me considère moi-même handicapé par rapport à ce qui est écrit ci-dessous et à des choses qui vont au-delà de la simple classification ou catégorisation à partir des manuels de référence susmentionnés et pour lesquels il n'y a aucune corrélation) qui ne se limite pas essentiellement qu' aux hôpitaux psychiatriques, établissements spécialisés et personnes handicapées visibles et recensées, mais aux personnes dans leur ensemble. Car si toute personne est un tant soi peu sensée et observatrice, nous sommes toutes et tous handicapé(e)s ou atteint(e)s d'un handicap. Que cela soit une infériorité ou une supériorité, d'aspect physique, mental ou  psychique. La seule chose c'est que le handicap est défini en fonction de sa visibilité et  de son diagnostic qui s'appuient entre autre sur les manuels de références susmentionnés. Toutefois, si l'Homme avait une pleine connaissance de ce qu'il est, il prendrait conscience qu'il est en deçà de ses propres facultés et capacités que lui permet de développer son propre cerveau. Il est en désavantage et en infériorité par rapport à ses possibilités et son véritable potentiel. Il est donc handicapé !
Si chacune et chacun analysait sa propre personne, sa condition et sa situation en association avec l'extraordinaire outil qu'est le cerveau, il/elle découvrirait qu'il/elle est handicapé(e) par la nécessité de n'utiliser que le dixième des facultés et capacités de celui-ci, quand bien même le cerveau est utilisé à 100% dans son fonctionnement. Mais il faut dissocier la fonction de l'organe des facultés et capacités possibles que peut permettre cet organe qu'est le cerveau. Je m'explique. Lorsque j'entreprends une action, mon cerveau utilise les zones inhérentes à l'élaboration de cette action dans sa pleine fonctionnalité et donc en utilisant toutes les ressources nécessaires à celle-ci soit 100%, mais en tant qu'être humain et dans la vie du quotidien et la vie  tout simplement, l'être ne met en oeuvre qu'une infime partie des capacités et facultés permises par son cerveau. Faisons un état de ce que nous entreprenons au quotidien et de la manière dont nous le mettons en oeuvre au delà des simples automatismes d'action et de vie. Nous nous apercevrons que la somme des actions entreprises et qui passent par le cerveau sont d'un niveau basique et peu élaboré dans l'ensemble.

Sinon voici une liste non exhaustive de ce que nous savons ou saurions, pouvons ou pourrions faire à des degrés divers et variés. Ainsi, un être peut écrire, lire, compter, dessiner, jouer d'un instrument de musique, apprendre une langue étrangère, faire du sport, acquérir des connaissances diversifiées et infinies, concevoir, réaliser, penser, réfléchir et bien d'autres choses encore. Il ne peut pas en faire une seule, mais toute et en fonction des ses facultés et facilités, il peut exceller dans chacune d'entre elles.

Or combien de choses, parmi celles mentionnées et qui ne sont pas exhaustives, faisons-nous réellement et au delà de l'acte simple, simpliste et conventionnel ou normatif ?

Combien d'entre nous passerons une vie confinée à considérer que nous ne pouvions pas faire autre chose que ce  que  nous ne pensions même pas pouvoir faire ou que d'autres ne pensaient pas que nous serions en mesure de faire ? Parce que conditionnés et aveugles de nos propres capacités et facultés, quand ce n'est pas  de l'aveuglement et du conditionnement des autres à les admettre ou reconnaître (donc handicapés!).

Combien de nous fermerons les yeux en ayant vécu une vie faite de tâches les plus conventionnelles, normatives à l'image de ce que vivent les animaux au quotidien ?

Combien d'entre nous aurons l'illusion d'avoir vécu pleinement et humainement sa vie, alors que nous n'aurons fait que vivre et gérer le quotidien et tout ce qui s'y réfère  sans réellement révéler sa pleine potentialité et donc humanité ?

Combien d'entre nous n'aurons utilisé notre cerveau que comme tout vivant de chaque espèce le fait pour vivre et survire ?

Mais surtout combien d'entre nous aurons pris conscience de cette pleine potentialité de notre cerveau qui nous permet de dépasser notre propre contingence humaine et matérielle et surtout nos propres handicaps, même si on ne doit pas négliger les conditions et situations de tout à chacune et chacun, et de tirer profit de cela pour mettre en oeuvre tout ce qu'il est permis d'imaginer, même ce que nous ignorons ou ce sur quoi nous doutons de pouvoir mettre en oeuvre, nous ouvrant le champ de la vie pleine et entière au travers de tout ceci  et de réellement vivre intensément les choses et de sortir de cette condition basique et conventionnelle de vie institutionnalisée depuis des générations ?

Le cerveau est le centre de commandement de tout être. Il est d'une plasticité extraordinaire dont sa fonction ne se limite pas qu'aux simples actes des choses de l'humain (animal) vivant et du quotidien, mais bien plus encore. Alors, il est vrai que nous ne sommes pas tous égaux face à dame Nature et qu'il y a de véritables handicaps (biologiques, physiologiques, psychologiques, de conditions et situations sociales historiques, cultuelles, culturelles, etc.), qui empêcheraient de mettre en oeuvre ce qui est écrit ci-dessus, toutefois mon contact avec les personnes handicapées, ainsi que ma propre expérience m'ont démontré qu'il est possible de se surpasser et de dépasser le ou les handicaps pour donner le meilleur de soi et mettre en exergue la pleine potentialité de son être via son cerveau. Tout est une question de prise de conscience, de volonté et de liberté d'action  en dépit des inconvénients et des désavantages. Le cerveau a une telle plasticité, qu'il a une capacité de réadaptation hors du commun (lorsqu'un être perd un de ses cinq sens, ce sont les quatre autres qui prennent le relais.  Ainsi chez les aveugles, l'odorat, l'ouïe, le goûter et le toucher sont amplifiés. N'est-ce pas Mr Braille, aveugle de surcroît, qui a inventé le procédé d'écriture qui porte son nom et qui est destiné aux aveugles et malvoyants. Il s'était rendu compte que l'extrémité de ses doigts captaient les choses avec une finesse particulière, permettant à son cerveau de conceptualiser ce qu'il touchait. Dans la nature des animaux perçoivent et captent leur environnement sans les yeux et/ou sans les oreilles. C'est le cas des chauves-souris, de certains requins, etc.).

Alors pouvons nous imaginer un temps soi peu les facultés et capacités de notre cerveau et n'ai-je pas raison de dire que nous sommes toutes et tous handicapé(e)s surtout les biens portants, les biens pensants, les biens normaux qui vivent sur leurs acquis et conditions comme le gage de la voie à suivre et sur laquelle s'appuyer, alors qu'ils ne représentent que la généralisation d'une norme par convention et non par exception et exceptionnalité. Qu'ils analysent et que nous analysions nos conditions et situations en déterminant les causes et origines de cet état de fait et les raisons pour lesquelles nous nous perdons instamment dans les vicissitudes et actes du quotidien sans réellement permettre le développement du plein potentiel de tout à chacune et chacun en adéquation avec sa propre situation et condition par nécessité de non pas réussir sa vie ou réussir dans la vie, mais à savoir profiter de ces richesses que la vie nous offre pour pouvoir se révéler pleinement et humainement au travers de ces facultés et capacités et en dépit des handicaps ou considérations handicapantes de l'autre ou des autres. Car pour le coup, nous sommes bel et bien dans la définition première du handicap : état de désavantage et d'INFERIORITÉ. Inférieurs à nos réelles facultés et capacités que cela soit conscient, inconscient, volontaire, involontaire, par ignorance, par fainéantise, par a-priori, par préjugés, par convenance, par convention, par conviction, etc. Inférieurs à notre capacité à savoir dépasser notre propre conviction, condition, conditionnement et celle d'autrui pour révéler sa pleine potentialité et humanité. Inférieurs à notre propre prise de conscience pour être pleine conscience et vivre en toute intelligence, bon sens et pragmatisme. Inférieurs dans notre supériorité orgueilleuse et vaniteuse qui n'est là que pour masquer et cacher cette infériorité à celles et ceux qui ne savent ni voir, ni entrevoir et nous permettre de nous rassurer dans notre infériorité inconsciente, mais consciemment refoulée.

Ainsi cette petite réflexion me ramène à ma propre fonction d'aide à domicile par l'intermédiaire de laquelle j'ai travaillé pour des personnes handicapées psychiques. Elle se devait d'apporter une aide à ces personnes dans leurs tâches du quotidien pour les seconder, les accompagner et préserver un lien social, car c'étaient souvent des personnes seules et isolées. Mais au delà de leurs conditions et situations de personnes handicapées psychiques, je les considérais avant toute chose comme des personnes à part entière. Je ne les regardais pas exclusivement sous l'angle du handicap, même si ma fonction l'obligeait, pour être d'égal à égal dans le relationnel, comme une mère et un père le feraient vis à vis de leur enfant en évitant de tomber dans l'infantilisation pour se mettre à son niveau. Ce qui pourrait être amusant par moment, mais déstructurant et non constructif pour l'enfant sur la durée. Par voie de conséquence, au delà du simple service d'aide ponctuel et quotidien, mon travail a été d'essayer de révéler les facultés et capacités de ces personnes en les amenant à faire des activités qui les animaient et passionnaient en dépit de leurs conditions et situations.

C'est ainsi qu'avec une personne schyzophrène-paranoïde, j'ai entrepris de la faire travailler sur l'écriture de poèmes pour qu'ils soient publiés (le projet était presque abouti, mais faute de moyens financiers et par choix de l'intéressé, il a été abandonné). Pour une autre personne maniaco-dépressive, j'ai opté pour les activités sorties-loisirs pour l'amener à découvrir un autre univers que le sien (sortie théâtre, ballade et goûter, mais également actes du quotidien comme les courses) et en compagnie de quelqu'un pour donner une dimension plus humaine,  moins marquée de la solitude. Nonobstant, ça n'a pas toujours été évident, car comme avec tout(e) handicapé(e) psychique, il faut composer avec leur état du moment, leur humeur, leurs envies, etc. C'est pourquoi, il ne faut jamais se fixer un objectif, car tout peut être remis en cause du jour au lendemain. Il faut aider, accompagner, mettre en place des activités pour occuper le temps et l'esprit (car tant que l'esprit est occupé, il ne pense à rien d'autre et permet d'atténuer temporairement les psychoses et les névroses : principe du détournement par l'occupation), sans jamais penser que tout est acquis et gagné, car malheureusement ce n'est et ça ne sera pas systématiquement le cas. Et ces choses doivent être faites en adéquation avec la personne et ses demandes tout en y associant sa clairvoyance, son bons sens et son pragmatisme, pour lui apporter une aide à la hauteur de sa condition et situation et à se révéler en mettant en oeuvre ses facultés et capacités en dépit de son handicap. Il ne s'agit pas uniquement d'aider pour aider, mais d'aider pour rester debout et continuer à avancer tout en la poussant à se révéler et à exploiter les richesses caractéristiques de sa personnalité qui parfois sont ignorées de la personne elle-même.

Le handicap c'est un désavantage et une infériorité, mais il a un avantage et une supériorité : il pousse la personne à déployer  et révéler des facultés et des capacités par la plasticité et la réadaptabilité du cerveau, là où dans un état normal, elle n'aurait pu le faire sans se donner la peine et l'effort de l'entreprendre en ayant pris conscience de cela (à l'exemple des aveugles qui ont leur quatre autres sens exacerbés à l'inverse des voyants). Mais pour révéler ses facultés, la personne a besoin d'un(e) aide, d'un(e) autre qui va se servir de ces facultés comme béquille du handicap et lui permettre à la de poursuivre bon gré, mal gré cette vie à laquelle elle ne peut échapper, mais qui peut être adaptée et améliorée en connaissance de cause et de circonstance par l'entremise de l'intelligence, du bon sens, de la clairvoyance et de la bienveillance.

Le handicap n'est donc pas qu'un désavantage contrairement aux idées reçues et conventionnelles, mais c'est bien plus ! C'est une opportunité pour révéler indirectement une ou des facultés et une ou des capacités. Cela doit donc faire prendre conscience du regard que nous devons porter sur le handicap ou tout autre et de la  manière dont nous portons le regard sur celui-ci, en dépassant les clichés, les clivages, les a-prioris, les préjugés, mais en sachant qu'en face de soi l'handicapé(e) ou tout(e) autre quel(le) qu'il (elle) soit, que nous voyons, est une personne avant tout et à part entière, capable des meilleures choses, même celles que nous n'imaginerions pas qu'il (elle) puisse effectuer ou entreprendre car considérée en situation de désavantage et d'infériorité . Ce qui dénote et/ou dénoterait d'ailleurs une vision prismatique et pensée étriquée donc handicapées !


Écrit le 23 Janvier 2015 et Posté le 24 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby
Mr Eric Delaby

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