vendredi 11 septembre 2015

Le Guet ou le divorce juif


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Il y a peu de temps j'ai pris connaissance d'un problème que je ne connaissais pas et qui pourtant fait partie de nos conditions de vie et cela depuis longtemps. Bien sûr pour en prendre conscience il aurait fallu que je sois de la confession religieuse adéquate ou que je côtoie ce milieu ou mieux encore que je connaisse quelqu'un qui soit confronté à ce problème. Eh bien, c'est cette dernière option qui m'est arrivé. Au travers d'une rencontre sur les réseaux sociaux, j'ai découvert un problème dont je n'aurais pas pensé que cela puisse encore exister et perdurer à notre époque et surtout au 21ème siècle, qui devrait être spirituel au sens large du terme, même si je suis conscient qu'en cette vie et à cette époque tout est possible, même l'impensable, l'inimaginable, le surprenant et l'étonnant ! Ce problème est la condition des femmes dans le mariage juif et surtout le divorce. Dans la religion juive le mariage religieux prédomine sur le mariage civil. D'ailleurs, en Israël il n'y a pas de distinction, car lorsque vous êtes mariés religieusement, vous l'êtes automatiquement civilement. Choses différentes en France et dans la religion chrétienne où le mariage religieux doit systématiquement être validé civilement en passant devant le maire. Bien sûr en France en particulier, on peut se marier civilement et non religieusement, mais l'inverse n'est pas possible pour des raisons pratiques et administratives. Il faut obligatoirement validé civilement son mariage.
Dans la religion juive, plus que dans la religion chrétienne, la loi juive a une grande importance dans le mariage au point d'en diligenter la vie quotidienne. Il en est ainsi du divorce où les règles sont illégales voire inégales. En effet, un divorce peut être prononcé civilement par consentement mutuel ou judiciairement, mais religieusement il existe un phénomène qui s'appuie sur le principe du guet. Le guet est l'accord (écrit et signé) que donne le mari à sa femme pour la libérer du mariage religieux. Sans ce guet, la femme (dénommée femme agouna : en attente d'un guet) est toujours mariée religieusement, même si civilement le divorce a été prononcé. Au regard des lois religieuses juives, la femme, comme l'homme d'ailleurs, ne peut pas refaire sa vie et se remarier religieusement et donc civilement, surtout si elle veut continuer à vivre selon ses principes et convictions religieuses. Enfreindre les règles peut avoir des conséquences graves pour la femme, comme pour l'homme, ainsi que pour son entourage (enfants entre autre), en subissant l'opprobre de sa communauté, etc. Mais ce qui est pire, c'est que ce problème peut pousser des femmes à être prisonnières d'une situation dont la seule manière de s'en sortir est que le mari accorde le guet à sa femme. Prisonnières, car cela peut durer des années voire une vie, empêcher toute possibilité de refaire sa vie et est soumis au chantage odieux d'un pacte financier, sans compter le pouvoir et la pression qu'un tel droit peut avoir sur la femme et sa dynamique de vie.
Comment se fait-il qu'à notre époque et surtout au 21ème siècle ce genre de problème puisse encore exister et subsister, quand bien même il s'inscrit dans une loi religieuse et donc divine ? Comment peut-on passer sous silence ce phénomène qui brise des vies entières et génère souffrance humaine et plus exactement féminine ? Comment peut-on se révéler respectueux de Dieu et de ces lois, quand on ne respecte même pas son prochain ? Comment des autorités civiles, mais surtout religieuses ne se penchent pas sur la question pour réfléchir ensemble à ce sujet en apportant modification ou abrogation d'une telle règle qui est inhumaine et donc non d'essence divine, car Dieu est Amour et il ne veut certainement pas le malheur et la souffrance du vivant ! Sans remettre en cause une religion ou les religions et bousculer les règles, il faut tout de même s'efforcer de vouloir changer ce qui crée de l'inhumanité plus que de l'humanité et cela au nom du respect de la vie et du vivant dans ses droits les plus fondamentaux de liberté et de dignité.
 
 
Écrit et posté le 11 Septembre 2015.


Mr Franck Delaby
 
 
 
La Rose noire