mardi 27 octobre 2015

Sexualité et plaisirs immédiats :  le "lybrido" ou "librido" ou le retour du râle féminin

 
 
Sujet traité à partir d'un article lu dans un quotidien national. L'orthographe du mot reconstitué à partir du mot libido n'est pas juste !
 
J'ai lu un article dans un quotidien national sur la mise sur le marché en 2016 d'un booster de libido pour les femmes. Mis en oeuvre et encore en test aux Etats-Unis, le lybrido ou librido va permettre aux femmes connaissant une baisse ou une absence de libido de retrouver celle-ci pour vivre une sexualité normale à la limite paroxystique. A la lecture de cet article on s'aperçoit, à l'instar du Viagra pour les hommes en panne de libido et surtout d'érection, que ce remède magique agit sur l'aspect biologique, biochimique et fonctionnel uniquement. Lorsque l'on connaît les effets du Viagra, on peut s'attendre à quelques surprises. Comme tout médicament, il y aura certainement des effets secondaires. Agir de manière ciblée (locale) sans prendre en compte la complexité de la sexualité humaine et plus particulièrement féminine, permettra, certes de rendre service aux femmes perturbées en matière de libido d'un point de vue fonctionnel, toutefois la dominante émotionnelle et psychique sera, comme pour le Viagra, négligé. Un tel remède peut-être bénéfique pour la recherche d'un plaisir ou la redécouverte d'un plaisir immédiat, mais il ne permettra jamais à une femme de recouvrer sa libido naturelle. Le Viagra n'a jamais permis à un homme de retrouver une érection naturelle, à part peut-être quelques rares exceptions et encore peut-on imaginer que ce soit le Viagra qui en soit l'origine ! J'en doute, car plus on en utilise, plus on développe le principe d'accoutumance et l'effet auto-suggérant de la nécessité d'en prendre.
Je ne réfute pas l'idée que ces médicaments sont certainement appropriés pour surmonter les pannes sexuelles masculines et féminines; j'exprime uniquement l'idée qu'encore une fois, pour résoudre ce genre de problème (frigidité, absence ou perte de libido, désirs, problèmes d'érection, etc.), on ne s'est concentré uniquement que sur l'aspect purement fonctionnel et localement (biologique, biochimique, physique) en négligeant la dimension humaine et donc la dynamique psychologique (affectif, émotionnel,etc.) mais également la dimension sociale, culturelle, cultuelle, etc.Je pense qu'il y a une autre démarche à suivre ou à entreprendre.
 
La première consiste à apprendre à se connaître et surtout à connaître la et sa sexualité (biologique, psychologique et sur le plan de la relation humaine), en faisant abstraction de tout ce qui pourrait nuire à la bonne compréhension et acceptation de cette sexualité.
 
A) sur le plan biologique (physique) c'est comprendre la et sa sexualité
 
  --> son fonctionnement (les mécanismes)

  --> sa finalité (la procréation)
 
Cette partie définit la part animale, instinctive, reproductive (perpétuation de l'espèce).
NB : La sexualité a pour finalité la procréation mais la finalité de la sexualité n'est pas la procréation uniquement.
 
B) Sur le plan psychologique/psychique c'est comprendre la et sa sexualité
 
  --> émotions

  --> orientation sexuelle

  --> désirs/fantasmes
 
Cette partie définit la part affective, la pensée sexuelle/sensuelle et l'identité sexuelle.
 
C) Sur le plan de la relation humaine c'est comprendre la et sa sexualité
 
  --> rapport à l'autre / son corps et le corps de l'autre, les sentiments

  --> érotisme (pratiques sexuelles, sensualité, plaisirs)
 
Cette partie définit la part relationnelle sans obligation de procréation.

Une fois que toutes ces notions sont bien acquises et comprises, on peut alors entreprendre la deuxième phase.
 
A)   Par la connaissance et la compréhension  de la et sa sexualité, c'est l'acceptation de celle-ci avec toutes ses contradictions et paradoxes par rapport à la morale, l'éducation, les principes qui régissent nos comportements en société. Chacun sait, même si on n'ose le reconnaître, que la sexualité nous ramène toujours à notre part d'animalité (au sens noble du terme et sans être péjoratif).
L'acceptation de ses désirs profonds normaux et naturels en accord parfait avec ses principes qui peuvent être en opposition, permet de lever une barrière : l'inhibition. En résumé, on peut et doit vivre une sexualité naturelle et sans tabou en parfaite adéquation avec le fait d'être une personne de principe (moral, culturel, cultuel, etc.). Le tout est que celle-ci soit vécue en toute sincérité et authenticité et dans la plus stricte intimité tant de la part de ceux qui la vivent que de la part de ceux qui sont extérieurs, en respectant cette intimité.
Rester naturel et accepter ses contradictions pour vivre sa sexualité en n'appliquant qu'une règle simple : "amour et respect" pour et avec l'autre.
Une question pourrait être posée qui en amène d'autres :

 La sexualité est-elle morale ?

 Doit-on mettre de la morale dans la sexualité ou la sexualité doit-elle être morale ou moralisée ?
Ainsi par l'acceptation de sa sexualité, de ses paradoxes ou contradiction et de sa naturalité, on lève le voile de l'inhibition ayant pour origine des principes "perturbateurs" générateurs des causes possibles de défaillances sexuelles (désir, libido, physique, etc.). Disons que le mauvais conditionnement en la matière peut être la cause de certains blocages psychologiques et donc physiques.
Cette partie définit la part d'acceptation des contradictions entre sexualité "être sexuel" et moralité "être moral" et le principe de désinhibition (facteur favorisant la libido).
 
B)   Par la connaissance de la sexualité de l'autre. L'Homme doit apprendre à connaître et apprivoiser voire maîtriser sa sexualité et donc son propre corps tout autant que de connaître et d'apprivoiser la sexualité et également le corps de l'autre. En se connaissant l'un et l'autre, sans aucune mesure et sans tabou, l'un et l'autre pourront vivre pleinement leur sexualité en sachant ce que chacun(e) peut apporter à l'autre pour atteindre leur plénitude sexuelle avec respect et amour l'un pour l'autre et réussir à surmonter leurs possibles défaillances.
 
L'union ne fait qu'un !
 
C)   Développer entre les personnes, dans la relation, les notions de respect, d'amour, de confiance,de complicité, d'écoute et d'attention, à la différence d'une relation égoïste et intéressé (dominant/dominé, soumission, etc.). Et au delà de l'attirance purement physique associer la dominante affective qui, complémentaire, rend la relation plus intense, sincère et authentique. Elle peut être même un atout non négligeable dans l'accomplissement de l'acte voire dans la possibilité de surmonter ses défaillances ou pannes (absence de désir, perte de libido, problèmes fonctionnels et physiques, etc.).
 
Voilà donc en résumé l'une des voies possibles en substitution des médicaments soi disant miracles, qui jouent leur rôle, mais uniquement de manière locale ou fonctionnelle sans prendre en compte toute la complexité de la sexualité qui ne repose pas uniquement sur un principe fonctionnel (physique, biologique, biochimique, mais également psychologique (affectif, émotionnel, mais aussi social, culturel, cultuel, etc.). Dans une société naviguant entre le plaisir à tout prix ou une sexualité limitative voire moralisée à la limite de l'abstinence, on en oubli pour le premier que de s'efforcer à entretenir un rapport sexuel en vue d'une performance, d'un plaisir égoïste et de l'atteinte d'un état sexuel paroxystique, est erroné, alors que la part affective a son rôle a jouer et non des moindres, en y associant tous nos sens pour éveiller ou réveiller notre sexualité et notre sensualité.
A l'inverse du second qui préconise une sexualité moralisée à la limite fonctionnelle et juste procréative, en négligeant la part affective, le don de soi et donc un acte d'amour, de partage, de complicité et d'intimité tout simplement, dans sa plénitude et sa dynamique humaine, même si la finalité n'est pas de procréer.
Bref, il ne faut pas uniquement des médicaments miracles pour surmonter ou augmenter sa libido ou faire face à ses défaillances sexuelles et atteindre l'extase, il faudrait surtout et avant tout apprendre ou réapprendre la et sa sexualité dans toute sa complexité et sa globalité, donc revenir à une éducation voire une rééducation sexuelle plus saine, plus juste et sans tabou; et surtout se débarrasser des deux extrémismes de la sexualité dont l'un repose sur le plaisir à tout prix au détriment du reste et l'autre repose sur une sexualité moralisée, réprimée, à la limite juste procréative pour adopter une sexualité qui met en valeur la beauté de la rencontre des corps et des âmes en toute simplicité, sincérité, authenticité et naturalité dans un acte de respect et d'amour mutuel.
 
 
Écrit le 25 Août 2013 et Posté le 27 Octobre 2015.
 
 
 
 
L'Amour



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